ENTREVUE
 
 

Entrevue réalisée par ZineZine

 Un début en 89, un lien avec les bérus ?

Safwan : Non c'était nous qui étions prêt à ce moment là. On a commencé le groupe tout à fait à l'âge où tout le monde commence un groupe on avait 16 – 17 ans. On a commencé, puis on se faisait chier en fait. Ca c'est trouvé que c'était la mort des bérus, je pense que d'une certaine façon on en a un peu profité parce que c'était dans la foulée. Malgré nous aussi étonnant que cela puisse
paraître, on leur ressemblait d'une certaine façon.

L'analogie était facile. Evidemment François qui était le chanteur des bérus il a vu tout de suite la  comparaison possible et sachant que c'était très en demande, il lançait son label et c'était intéressé à  Banlieue Rouge dès le départ... Ca tombait pile poils pour vous ….

Safwan: Ouaiss d'une certain façon oui.C'est sûr que sur le long terme je pense que l'on a une identité qui est très différente de celle des Béruriers Noirs. Et je pense que l'on a su avec le temps le prouver, mais malheureusement il y a beaucoup de gens qui restent sur cette idée là. Enfin c'est vrai que c'était inévitable vue la boîte à rythme, la guitare, les textes engagés, le français. Sauf que nos influences de l'époque n'était peut-être pas aussi dirigées vers les Bérus que les gens ont pu le croire.

Xavier :Maintenant tu as des vieux punks français, parce qu'on en a rien à faire toujours entendre chanter en anglais. C'était une époque où tout ce qui se faisait c'était : Bérus, Ludwig, Parabellum, Cadavres et quelques autres groupes, mais en gros ce n'était que ça....

C'est vrai que la comparaison était facile mais à la différence des Bérus vous avez su évoluer.

Safwan : Ah oui largement, Je pense que la comparaison n'est plus aussi cair avec les deux guitares, la basse comme elle est, la batterie, on joue un peu plus avec le lyrisme, sur les ambiances. On est beaucoup plus abrassif, hardcore dans ce sens à que les groupes de cette époques là ne pouvait l'être. On a changé un peu mais pas à l'opposé, juste dans une direction qui suit celle initiale.

On retrouve toujours la présence du rouge dans vos albums. Quels sont les étiquettes du rouge pour vous ?

Xavier : c'est le signe d'énergie

Safwan : C'est tout ce qui est chaud, une connotation qui est en rapport avec la chaleur, la colère . Y'a pas de connotation politique pour nous. Dans le sens que d'abord cette connotation là n'existe pas en Amérique du Nord. On est certainement très gauchiste dans certaines de nos idées mais on se détache de toutes appartenances politique.

Xavier : En quelques mots, je crois que la gauche pose les bons problèmes avec de mauvais olutions et que c'est pas avec la politique que l'on règle les problèmes au point où l'on en est. Ca fait un siècle que les gens essayent de régler avec la politique ça marche pas. Faudrait penser à autres choses. Une démarche plus individuelle, une conscience sociale, savoir que chaques petits gestes peut avoir des conséquences sur l'échelle mondiale. Tu jettes un papier à terre où tu milites pour le FN où tu fais n'importe quoi. C'est plus politique, c'est plus grave que ça.

Safwan: C'est vrai que nous 'Banlieue Rouge', en venant ici il y a beaucoup de gens qui m'ont dit " ah ouaiss c'est Banlieue ouvrière qui vote communiste ". Banlieue c'est quelque chose d'urbain quelque chose qui vient de la rue, quelque chose de périphérique aussi en opposition au centre. Par opposition aussi à la musique pop. Et puis le rouge comme on disait c'est la couleur de la colère, la
 couleur du feu, a couleur du sang, la couleur de la chaleur. C'est ça que l'on revendique par rouge. Et notre musique oui c'est une musique qui a une certaine rage et c'est ça que l'on veut transmettre. Ca fait partie de notre imagerie et de notre identité d'une certaine façon.

Une voix très présente, très distinctive. Une voix qui démange, qui dérange, un choix volontaire ?

Safwan : Volontaire ? oui mais enfin je suis prie avec la voix que j'ai, mais c'est une marque de commerce. Sur un album comme 'Engrenage' qui au niveau musical était peut être plus léger plus radiophonique, plus doux, a voix restait l'élément qui dérangeait. Avec le dernier album 'Sous un
ciel écarlate', la musique reprend largement son terrain. Le grain de la voix et les paroles font partie intégrante du morceau comme un instrument, comme la basse, la guitare ou la batterie. Oui c'est sûr cette voix là est roque et dérange un petit peu en étant bien gueularde, bien ponctuée. On a un morceau qui s'appelle 'Sans Réédition' sur le nouvel album et ça dit : 'Tu aboies dans ton micro
comme les chiens qui mordent' c'est ça où est le groupe. Nous on n'est pas là comme les mignons du rock, on aime faire quelque chose de percutant. Y'a des fois où je chante un peu plus doux, mais notre marque de commerce est une approche un peu plus coup de poing dans la gueule,
autant sur la voix que sur la musique.

Les textes sont de qui ?

Safwan :On les signe tous ensemble. Chacun a sa spécialité dans le sens où je ne suis pas à même d'écrire des lignes de basse parce que ce n'est pas moi qui est bon à ce niveau là . Mais la chance que l'on a dans le groupe c'est que tout le monde est créatif et tout le monde a son point de vue. Les textes passent par tout le monde. Si moi j'amène un peu plus de texte parce que c'est ma spécialité, c'est certain que Xavier en écrit. Quand moi je suis un peu perdu, ben je dis 'les gars je veux arriver à ça, qu'est ce que vous comprenez'. Tout passe par le filtre du groupe de la même façon que la musique va passer à travers tout le monde. C'est pour ça que l'on a choisis de signer paroles et musique Banlieue Rouge.

Xavier : Chacun a sa spécialité. On est à l'extrême des Rolling Stones où Il y a le chanteur qui fait les paroles, le guitariste qui fait la musique et les autres ferment leurs gueules.

Safwan : C'est à dire que chez nous il n'y a personne qui ferme sa gueule. On fait un globale de musique mais chacun évolue sur son propre truc à partir de l'ensemble, mais sur l'ensemble tout le monde s'est mis d'accord. Moi mon instrument, oui c'est les paroles, c'est aussi maintenant la guitare, mais il n'y a pas un texte par exemple que moi je peux avoir écrit et qui n'a pas été soumis au groupe et qu'il n'a pas fait accepter. On est auteur, compositeur, interprète à part entière tous les quatre. C'est qui est pris c'est ce que le groupe entier accepte et ce que le groupe veut présenter.

Xavier: Il y a presque autant de textes rejetés que de textes acceptés. Si on voulait vraiment jouer tous les morceaux qu'on a écrit on pourrait sans exagérer une vingtaine d'albums qui seraient peut-être mauvais mais seraient des albums quand même.

La musique c'est idem ? c'est validé par tous ?

Safwan : oui encore plus, parce qu'il y a de très bonnes musiques qui ont été présenté mais qui n'avait rien à voir avec le moment. Si on écrit un morceau aujourd'hui que l'on aime bien mais qui ressemble à ce qu'on faisait au premier album sans rien de nouveau. On va peut-être le faire mais c'est certain que ce que l'on fait maintenant est prioritaire. On considère àa comme un recul musical.

Les textes sont toujours assez fort et assez violent. Un texte comme 'Non retour', 'Nulle foie en l'avenir, le progrès un élan vers le pire' c'est pas un peu fort ?

Xavier: C'est très exagéré mais c'est un peu la perspective de ce morceau là. Justement toi tu as un questionnement à ce sujet 'Il exagère pas là ?'. Ce questionnement c'est justement ce qu'on essaye d'amener depuis peut-être 'engrenage' je crois. Sans dire c'est A ou B ou C ou peut-être juste inciter à une réflexion. C'est aussi à prendre dans le contexte que des fois on sort des énormités volontaire énorme, exactement comme quelqu'un qui va te dit " j'aime autant crever plutôt que de boire de la Kro ". Tu ne le prends pas au sérieux c'est du second degrés. Effectivement des fois on a l'impression que c'est du 1er degré ca prête à confusion. C'est ce qui fait que des fois d'une chanson à l'autre tu as des contradictions et c'est très bien comme ça. On va pas le démentir. Tu regardes "Olaf " puis " Au cœur de la tempête " c'est des trucs sur l'honneur les deux se contredissent. Dans l'  " Olaf " ça dit : " Rien à foutre de l'honneur j'aime autant vivre déshonoré " et puis au " cœur de la tempête " ça dit : " Mieux vaut mourir debout que vivre à genoux ". Les deux se contredissent mais c'est à un moment donné dans un contexte donné. C'est plus au niveau émotion que idée.

Safwan: Il y a un petit peu des choix qui sont amenés. Je pense que l'idée c'est souvent de déclencher quelque chose. Les textes sont souvent aussi abrasif que peu l'être la musique et ça aussi c'est volontaire. La musique qui te conforte, qui est facile qui est pre-digéré il y en a toujours et il y en aura toujours. C'est nécessaire j'imagine d'une certaine façon. Mais ce qu'on fait c'est pas pour toutes les oreilles et si parfois ça embête dérange c'est pour amener à un questionnement. Mais nous malheureusement nous ne sommes pas des pridicateurs ou heureusement. On a pas de réponses à tout mais il y a des choses qui nous embêtent dans la vie et des choses que l'on aiment aussi. Faut pas croire que l'on fait juste gueuler, il y a des choses que l'on parle et que l'on aime beaucoup. On veut amener l'émotion. Tu vois un morceau comme 'Coyote' il est certain que nous on a une morale à ça, mais si les gens se posent une question et ils arrivent à une conclusion qui est un peu différente. Il n'y a pas une vérité absolue, de bon ou de mauvais à ce niveau là. Tu en fais ce que tu veux. Nous on fait beaucoup confiance au public pour penser par eux mêmes, parce qu'on ne s'adresse pas à des cons. Si nous on dit des conneries et attend qu'ils disent 'mais qu'est-ce que tu racontes toi.' Mais si on disait quelque chose que l'on estime être bien et qu'ils sont du même avis aussi. Enfin ceci n'empêche pas qu'il y ait des cons qui comprennent très mal.

Xavier : Tu vois il y 'a l'auberge des Trépassés' qui est vraiment un genre de conte c'est histoire de la rue un peu que l'on raconte. Pour ceux qui ne connaissent pas, l'histoire d'un mec qui se fait offrir une bière par un inconnu. Mais l'inconnu cherche à le soûler pour l'assommer puis revendre son corps. C'est un truc qui se faisait beaucoup au XV, XVI siècles, revendre ton corps à un scientifique pour le disséquer à l'époque où l'église interdisait les dissections. La morale de l'histoire c'est surtout n'accepter pas la bière d'un étranger, il y en a qui est revenus en disant qu'est-ce que vous avez contre les étrangers. Il faut remettre les trucs dans le contexte et il faut avoir un minimum de cellules collés ensemble

Safwan : Ceci dit les histoires comme ça que 'on raconte, c'est un peu nos fables à nous. Et c'est intéressant pour nous de raconter et de créer pas juste de revendiquer et de choquer. A une époque on nous a collé Banlieue Rouge, c'est un groupe anti-raciste, anti-fasciste, etc… Tout à fait on est effectivement contre l'intolérance, mais on n'est pas que ça. On n'est pas seulement des portes drapeaux. On est des gens qui avons des idées et qui avons envie de raconter des choses. C'est à partir de ça que l'on fonctionne.

Le Québec est assez loin de nous. La scène francophone au Québec mériterait peut-être d'être plus connus en France. Banlieue Rouge il n'y a pas de problème mais je pense qu'il y a d'autres groupes qui mériteraient d'être connus, non ?

Safwan : Ouaiss je crois aussi. Le problème au Québec c'est d'abord une constance et une solidarité entre les groupes, c'est un petit peu difficile et ça, ça vient d'un problème qui est plus large que ça, c'est qu'il y a très très peu de place pour les groupes, disons qui ont une mentalité un petit peu plus indépendante ou un petit peu plus…j'aime pas trop le terme maintenant mais un petit peu plus alternatif. Le Québec est imité les promoteurs ont assez peur. Il y a peu de ville où jouer, peu de salles de spectacles. Les gens te considèrent si tu passes à la télé. Pour nous c'est bien on a la chance d'être rester assez longtemps d'avoir fait des preuves, d'avoir gagner un peu le respect et l'intérêt de certaines personnes qui sont en place donc on réussit à faire notre bout de chemin. On a réussit à aller chercher un public et grâce à ce public là, ils nous ont mius en vue. Quand tu as beaucoup de monde qui viennent au concert, qui demandent, qui parlent de toi. Evidemment par exemple au niveau de la télé, ils se disent que ça serait bien de les voir en terme de nombre d'écoute. C'est comme ça. Alors que souvent au Québec c'est l'inverse les groupes préfabriqués qui sont promus si tu veux avec la promotion à fond. Avec ça ils vont chercher un public parfois. On a joué un peu le jeu inverse. Ben la base pour nous c'est jouer ce que l'on aime et puis après ça on va voir. Et puis si il y a des gens qui ont eu de la chance de se faire emboîter le pas tant mieux. Au Québec les groupes de la scène on tendance à se jalouser un peu les uns les autres, malheureusement. A s'aimer quand tout le monde est dans la merde, et à la minute où il y en a un qui avance un petit peu ça se déteste. Les promoteurs sont souvent pour faire leurs sous et ils en ont rien à péter si tu veux. Au début quand on a commencé, on a beaucoup essayé de faire partie d'une grande scène québécoise qui malheureusement je peux le dire maintenant n'existe pas. A travers tout ça les groupes qui ne sont pas connus, qui sont très intéressant, et qui éventuellement s'ils sont persévérant et continue dans cette voix là vous pourrez les rencontrer et entendre parler d'eux. Mais même là en France, c'est pas facile pour tous de venir. Même nous qui sommes à notre 4éme tournées, ça se fait pas tout seul. Tu as aussi beaucoup de gens au Québec, j'imagine que c'est un peu la même chose en France, qui disent je vais commencer dans le pop, et ces histoires là sont tellement bas, ils me suffit de faire une crête et ça va marcher. Et une fois qu'ils ont leur public, eux ils commencent à changer à faire de petites transitions et des compromis par ci par-là, puis s'infiltrent par le biais des radios, vidéo clip et émission de variété.

Xavier : Et ils perdent leur public de base.
 
Ca me fait justement penser à un morceau du dernier album 'Sans Réédition'.

Safwan : 'Sans Réédition' est un morceau qui a été cité beaucoup et qui a fait beaucoup de remous au Québec. D'ailleurs ça correspondait à une période ou nous, on a décidé de se retourner par rapport à certains tourneurs que l'on avait, par rapport leur façon de bosser. Ca correspondait plus à ce qu'on recherchait, on y retrouvait pas nos intérêt non plus. On a décidé de bouger. Maintenant les choses ont beaucoup changé depuis le combat qu'il y avait entre les majors et les indépendants. Maintenant tout le monde est un petit peu logé à la même enseigne. Je pense que ce qu'il faut retenir c'est qu'un groupe indépendant, c'est un groupe qui réussit à gérer et à prendre en main son groupe et décider de ce qui se passe, qui est capable en fait de compte de choisir et donc d'avoir un  contrôle ce qu'il fait. A ce niveau là, je pense que l'on a réussit à  rester fidèle à nous même, mais maintenant à savoir si on a fait les bons choix, ben le temps nous le dira. Mais on réussit à garder un contrôle quelque soit ce qu'on fasse et avec qui on travaillera je pense que l'on a des leçons à tirer à chaque fois.Tu vois cette année on est en France, à la fin on va voir où on en est. Si on est content des gens avec qui on travaille et la manière dont ça c'est déroulé et si ça fait notre affaire on continuera et sinon on ira ailleurs.

Xavier : On est capable de se porter garant de nous et en générale de notre équipe directe, les gens qui gravitent autour de nous, mais au delà de ça il y a les labels.

C'est peut-être plus simple des fois de signer sur des majors et de se laisser porter et de ne rien faire ?

Xavier : il faudrait que l'on essaye, on pourra te répondre.

Safwan: Il y a beaucoup de gens qui croit qu'en signant sur une grosse compagnie que ça va se faire tout seul, alors que si tu n'as pas compris le mécanisme de base, tu vas te faire entuber comme tout le monde.

On perd peut-être son identité dans une major, non ?

Safwan : Pas toujours, et je pense encore une fois où que tu ailles il faut tu sois intelligent et que tu comprennes bien comment ça se passe.Tu peux jouer avec les armes des majors, tu peux jouer avec les armes des indépendants, c'est un peu les mêmes, mais Il faut connaître le jeu déjà.

La proximité des Etats-Unis, ça ne vous incite pas à chanter en anglais ?

Xavier : Non au contraire, c'est exactement l'inverse.

Safwan :Justement chanter en anglais ça permet de nous démarquer un peu.

Xavier : Au Québec, l'américanisation à outrance, c'est vraiment  un truc que l'on voit. On reçoit la télé américaine, les MacDo, les  Burger King il y en a partout, les rues sont fait en carré avec des immeubles immense.

Justement c'est la culture américaine, c'est peut-être plus facile de se vendre en chantant en anglais ?

Safwan : Probablement. Le nombre de groupe en France qui chante en anglais avec un anglais pitoyable. C'est drôle parce qu'il y en a qui disent j'ai rien à dire, j'écris que des conneries. Tant qu'à les écrire, je vais les écrire en anglais. Moi je réponds, ben moi je parle en anglais, d'entendre tes conneries je comprends que tu les dises dans un mauvais en anglais. Nous on est bilingue si on voulait chanter en anglais, on pourrait le faire mais comme je te dis chanter qu'en français, ça nous identifie. Il y a beaucoup de groupe qui sont bilingue, tant mieux pour eux, moi je ne crache pas dessus. Mais je peux dire que nous notre identité est francophone. C'est une manière de s'exprimer qui est plus richecomme ça, d'autre part moi, les Etats-Unis, ça m'intéresse pas. J'ai pas envie d'aller tourner aux Etats-Unis et de me retrouver en compétition avec 200 000 autres groupes qui sont dans le même créneau que moi.

Vous avez été quand même été produit par un réalisateur américain ?

Safwan : Ouaiss parce que je pense qu'on avait pas nous au Québec et même en France il y en a très peu de professionnel du punk rock ou du hardcore . On avait besoin de quelqu'un sui savait un peu ce qu'on voulait et qui était capable de travailler avec un son un petit peu moins dénudé d'effet. Et Daniel Ray, on te racontera pas de connerie c'était son premier projet francophone. Il a déjà travailler avec d'autres groupesmontréalais mais c'était son premier projet francophone. On a fait venir lui parce que oui il est américain mais comme je te dis c'est quelqu'un de qualifié et bon pour faire ce qu'on voulait. Au Etats-Unis, ça fait 20 ans que c'est possible de vivre du punk ou du rock, alors qu'au Québec c'est encore impossible. En France ça l'est pour quelques groupes, à la limite les Wampas, les Sheriff et encore là. Il y a eu la Mano Negra à une certaine époque.

Il y a des trucs comme Lofofora, Hoax qui se dirigent plus vers la scène Hardcore et l'anglais pour certains.

Safwan : On a pu acquérir une certaine technique depuis 20 ans et se dire ok je me dirige là dedans et je vais pouvoir en vivre et y aller à fond. Il y a 20 ans d'expérience alors que nous on en a 6. Les groupes au Québec qui sont font ça à temps partiel et qui se spécialise dans le rock et encore c'est dans le métal la plupart du temps. Tu vois tu parles de Lofofora et Hoax, très bien ils ont une bonne identité ici, je vais pas les critiquer mais je te parle au niveau de Lofofora, ils auront beau aller aux Etats-Unis avec le type musical qu'ils ont, non seulement ils seront en compétition mais avec des groupes que je pense plus fort qu'eux dans ce genre musical et qui chante en anglais. Ca restera toujours du folklore pour les Américains

Xavier : Ils prennent ça comme nous on prend les groupes japonais qui chantent du ska, c'est folklorique. Ca leur fait drôle d'entendre une musique qu'ils croient les meilleurs à faire dans une langue qui n'est pas la leur.

Enfin n'empêche que les groupes français qui chantent en français ont les portes des pays anglophones fermés.

Safwan : C'est sûr, mais tu regardes, Il y a Daniel Ray où des gens qui vont toujours te dire tiens telle personne de la scène on entendu ce que vous faites et ils aiment bien, mais va savoir jusqu'à quel point c'est vrai et à quel point c'est pas la seule personne qui pense ça. Il y a déjà notre maison de disque qui a une base à San Diego, ils disent 'Ah c'est bien votre petit groupe Banlieue Rouge sauf que produire ce groupe là c'est une toute autre question. Eventuellement chaque chose en son temps, mais disons que c'est pas notre priorité. Si on réussit à bien développer le bassin que l'on a au Québec, en France, en Belgique, en Suisse, en Allemagne maintenant aussi. La barrière de langue est apparemment maintenant moins présente.

Ils sont assez ouvert au groupe français.

Safwan : Ouaiss beaucoup. Il y a des allemands qui se sont déplacés. Ce  n'est pas la première tournée que l'on voit des allemands qui rapplique à nos concerts. Ca c'est suffisant assez intéressant pour nous je pense. On a une marque à faire c'est d'abord chez nous sur notre terre.

Un petit mot sur Kassandra ?

Safwan : Kassandra, ça a trotté les gens. C'est qui cette Kassandra? Kassandra c'est un peu tout le monde. C'est un peu toutes les femmes qui sont passées. C'est tout le monde qui c'est retrouvé dans une situation qui se sentait un petit peu accros, une situation amoureuse. Maintenant je pense que l'on évolue, il y a un morceau 'Dernier sourire' qui est un peu dans ce thème là, un peu différent. Kassandra, c'est aussi un essai au nivceau lyrisme de mélanger l'idée de l'amoureux et 'idée du vampirisme. Ca a déjà été fait et c'est amusant de le voir comme ça. Evidemment ça a bien accrocher, il y a des gens qui sont venus nous 'Oh je m'appelle Kassandra et tout …' Mais les personnes auxquelles on a pensé en écrivant Kassandra c'était chacun d'entre nous nos Kassandra.

C'était une simple curiosité...  Vous azez plusieurs vidéo clip qui commence actuellement au Québec et à quand les vidéo clips en France ?

Safwan : On sait pas. C'est un petit peu dur d'entrer, vu qu'on est là très peu souvent. On a notre dernier vidéo clip du morceau 'Sous un ciel écarlate' passait très très bien au Québec à notre grande étonnement, parce qu'on avait fait 'Sentinelle' trois ans avant et on y avait mis je pense le double des sous. Au niveau de 'Sous un ciel écarlate' on a écrit le script nous même, c'est très simple et ça transmet l'image du morceau et de Banlieue Rouge On aimerait bien qu'il soit diffusé ici, ça peut passer sur M6 ou ailleurs, mais va falloir qu'on s'y mette sérieusement et surtout qu'il y ait des gens sur le terrain donc en France au près des média comme ça pour nous soutenir ou nous mettre en valeur. Et ça c'est toujours difficile et le problème qui est posé. Notre vidéo les gens ont bien aimé et il a beaucoup passé au Québec. Encore une fois ce n'est pas une imagerie qui est faite pour tout le monde : des gens tatoué percés il y a le feu. C'est un peu ça notre idée.

Il y a Banlieue Rouge sur Internet maintenant, c'est un signe d'avenir ?

Safwan : C'est pareil, c'est tout par des contacts. Banlieue Rouge a toujours fonctionné de cette façon. Il y a plein de trucs que l'on a fait par des amies des contacts. Il y a plein de gens qui nous ont aidé et nous serons pas là sans eux. On a une adresse Internet, un site où il est malheureusement assez difficile de se rendre et on va probablement avoir un autre site dans les semaines où les mois qui suivent. Le site qui est actuellement en place est un site fait par un fan que l'on connaît de près. C'est à dire que nous on n'y a pas vraiment pris part si ce n'est pour donner des photos, des choses comme ça. CE n'est pas un site officiel de Banlieue Rouge, c'est un site de fan comme beaucoup de groupes en ont.

Il y a une adresse Email dessus, c'est la votre ?

Safwan : Il y a une adresse Email effectivement qui est vers l'ordinateur de Jean-François pour ceux qui ont envie de lui raconter des trucs, des conneries, de l'insulter de l'encourager.

Excellent, ben on s'echangera…

Xavier : ceci dit pour répondre à ta question, on aime bien le net  parce que c'est le dernier bastion de l'information non censuré

Safwan : C'est sûr il y a des fifs, des pédophiles tout ce que tu veux mais dans une certaine mesure c'est aux gens de ne pas aller visiter ces sites là, mais ça reste un truc non censuré où tu peux vraiment dire ce que tu veux. Tu regardes dans les pays de l'Est c'est avec ça qu'ils sont en train de faire la révolution maintenant. Et c'est une révolution qui vont beaucoup plus loin que ce qui a pu se faire jusqu'à maintenant : la révolution de l'informations.

C'est un outil…

Safwan : Ouais tout à fait c'est un outil comme un autre qui nous permet d'être en ce moment à l'écoute et d'avoir un lien qui est peut-être difficile d'avoir autrement.

En France on est quand même assez en retard à ce niveau là….

Safwan : Ouais mais vous avez autre chose à une époque que nous on n'avait pas. Je pense que ça va se mettre en marche c'est allé très vite au Canada...

Xavier : Bof le reste on s'en fous...

En conclusion, Banlieue Rouge moins sombre, plus gaie un jour ?

Safwan : Plus sombre c'est juste dans la façon de le voir, mais ya des notes positives. Tu vois des morceaux comme 'Comme une flamme trop forte' , c'est hyper cool, c'est un morceau joyeux pour faire la fête. 'Au cœur de la tempête je crois que c'est la même chose. Tu vois même 'Quand je serais crevé' à la base, il y a des gens qui disent 'Au mon dieu c'est sombre', mais en fait ça dit qu'on va pas se faire chier, avant de crever on va vivre. 'Beaucoup de genre meurt mais il y en a peu qui on  vécu.'